Mayotte rencontre un turn over de professionnels assez
important. Souvent les pro restent là pour un an plus ou moins… Moi même je ne
serai dire combien de temps je prévois rester.
Dans nos métiers où la relation avec les jeunes et les
familles est primordiale cela n’est pas évident. Chaque année les familles
voient un nouvel éducateur arrivé et un autre à qui il faut faire ses adieux. Même
si elles sont habituées il faut tout recommencer, faire confiance etc…
Ainsi ces familles voient une nouvelle personne débarquée
(avec une ou deux autres personnes si il faut un interprète en shimahoré ou en
langue des signes) et leur demander comment elle peut les aider… Qui
accepterait de voir trois nouvelles personnes arriver chez soi et raconterai
tout ces problèmes ? Non ça demande du temps, de la confiance et le temps
que ça arrive l’éducateur repart déjà…
Je travaille avec des sourds et des aveugles, il manque
beaucoup de compétences à Mayotte (instructeur en locomotion, transcripteur en
braille…). Ainsi, une semaine après mon arrivé on me propose une formation pour
lire et écrire le braille. Belle opportunité qu’il faut attendre longtemps en
métropole. Mais la structure sait que notre passage est éphémère et ne peut pas
se permettre de perdre ces compétences à Mayotte car il y a un réel besoin auprès
des jeunes. Ainsi après un mois de formation, on nous demande de former à notre
tour… Pas simple sachant que cela est nouveau, que ce n’est pas notre vocation
première de former et que ça piétine sur nos accompagnements auprès des
jeunes.. Cependant cela est compréhensible.